Quel bilan pour la logistique face aux crises ?

Quel bilan pour la logistique face aux crises ?

la logistique fait face à plusieurs crises depuis 18 mois

Depuis 18 mois, la filière est plongée dans des crises successives qui ne semblent pas devoir connaître une fin rapide. Covid-19 et crise du transport maritime nous affectent depuis maintenant 18 mois. Et il faut désormais compter avec les catastrophes climatiques, qui ne sont pas sans conséquences sur nos activités.

Quel bilan pouvons-nous tirer, à cet instant, de la situation complexe dans laquelle nous sommes plongés ? Quels sont les points positifs qui ont pu émerger au cours des derniers mois ?

La crise sanitaire comme révélateur des fragilités des chaînes logistiques

La pandémie de Covid-19, et avec elle les confinements et coups d’arrêts successifs, a bouleversé nos habitudes de consommation.

Enfermé chez lui, le particulier s’est recentré sur les achats indispensables et ceux qui lui permettaient de “tenir le coup” en famille. Achats essentiellement réalisés en ligne bien entendu, habitude qu’il a conservée entre deux confinements.

L’impact sur le commerce a été important. Surplus d’activité difficile à absorber d’un côté, baisse de fréquentation voire interdiction d’ouvrir ses portes de l’autre ont complètement changé la donne. Logisticiens et transporteurs ont connu des situations diverses en fonction des secteurs d’activités de leurs clients. 

Du côté des professionnels, les difficultés n’ont épargné aucun secteur. Et une mauvaise gestion s’est parfois additionnée aux effets de la crise elle-même. Face aux difficultés d’approvisionnement, trop de sur-commandes ont déséquilibré durablement certaines chaînes logistiques.

Au-delà des comportements de consommateurs et acheteurs, c’est la fragilité des chaînes logistiques complexes et internationales qui est mise en exergue par la crise sanitaire. Si aujourd’hui, après bientôt 18 mois, les professionnels ont su s’organiser, l’année 2020 a été très éprouvante. Entre chômage partiel, faillites et surcharge de travail, la filière a souffert. Comment garder la tête hors de l’eau dans cette incertitude permanente ? Comme nous l’avons titré dans un article précédent, L’agilité est-elle l’avenir de la logistique ?

Quand la logistique se réorganise

Lorsque nous regardons aujourd’hui l’organisation de la filière, ce qui nous frappe c’est sa grande capacité à réagir, à se redéployer en quelques semaines pour amener les moyens humains et matériels là où le besoin se fait le plus sentir (voir notre article Covid-19 : comment la logistique s’adapte-t-elle à la crise ?)

Black-stores, entrepôts mobiles, nouveaux modes de retrait de commandes (à l’image de Welco !) existaient déjà avant le Covid. Mais cette crise a joué le rôle de catalyseur

Pour les retailers, l’ère est au phygital. Si le consommateur lui-même est plus flexible dans ses habitudes d’achat, ses attentes vont aujourd’hui vers des modes de livraison plus rapides, plus fiables et plus commodes. 

Le dernier kilomètre fait l’objet de toutes les attentions car l’augmentation des volumes à traiter confronte les transporteurs à différents problèmes : engorgement des centres-villes, pollution, image de marque… Nous avons largement abordé le sujet dans notre entretien avec Pascal CharrièreLe premier kilomètre quant à lui, apparaît comme un levier important d’amélioration de la satisfaction client. 

Face aux besoins importants en formation des préparateurs de commande, des solutions innovantes voient le jour, à l’image des modules de formation en réalité virtuelle

C’est donc tous les acteurs de la filière qui sont mobilisés pour stabiliser les chaînes logistiques. Malheureusement, nous ne faisons pas face à cette seule crise sanitaire.

Crise du transport et pénuries : des coûts à la hausse

Le transport maritime en particulier est source d’inquiétude pour toute la filière. Les ports asiatiques engorgés allongent sensiblement les délais de livraison depuis plus d’un an. 

En parallèle, l’explosion du prix du conteneur pèse lourd sur les entreprises, a tel point qu’importer certaines marchandises d’asie n’est tout simplement plus rentable. Mais face à l’absence d’alternatives dans certains cas, la situation est critique.

Le transport ferroviaire ou routier depuis certaines régions du monde est encore marginal, les lignes n’étant pas encore adaptées à un trafic plus régulier et soutenu. L’aérien quant à lui, ne peut remplacer le maritime : question de coût bien sûr, mais aussi de volumes, sans parler de l’impact sur l’environnement qui serait désastreux si cette seule solution était envisagée.

De nombreuses ruptures, dont les causes sont diverses, viennent elles-aussi peser sur les coûts et les délais d’approvisionnement. Certains secteurs d’activité font face à de graves pénuries, qui provoquent l’arrêt des chaînes de production. Il semblerait que ce phénomène ne soit pas prêt de s’arrêter.

Face à ces ruptures et retards, l’agilité seule risque de ne pas suffire. 

Réindustrialiser la France et repenser notre consommation

Fantasme ou révolution, la réindustrialisation de la France fait en tout cas couler beaucoup d’encre. Dans les faits, au-delà des effets d’annonce, certains industriels considèrent très sérieusement cette possibilité. Car le coût des ruptures à long terme est bien supérieur à celui de la relocalisation.

Mais il ne suffit pas d’implanter une usine en France pour régler tous les problèmes rencontrés par l’entreprise. Où sont localisés les fournisseurs ? Et les fournisseurs de vos fournisseurs ? Comment se passer de ce composant indispensable produit à l’autre bout de la planète ? Une production 100% européenne représente déjà un immense défi !

Aujourd’hui, la pénurie de composants électroniques fait la une. Et la mobilisation de l’Europe pour trouver une solution commune est un bel exemple de ce qui pourrait être mis en place pour certains matériaux indispensables à de nombreux secteurs.

Mais n’oublions pas que certaines pénuries trouvent leur origine dans l’exploitation irraisonnée des ressources naturelles partout dans le monde et de la surconsommation érigée comme modèle de vie. Face à cela, c’est l’individu qui doit agir et repenser sa manière de consommer. Les États ont bien entendu un rôle incitatif et éducatif à jouer. Fort heureusement, il semblerait que l’urgence climatique soit enfin prise au sérieux. 

Est-ce la fin d’un modèle économique et industriel ? Les récentes “fuites” du rapport du GIEC semblent apporter une réponse effrayante à cette question. Au-delà de la panique naturelle que nous pouvons ressentir à l’idée que notre civilisation soit au bord du précipice, les professionnels de la supply chain que nous sommes doivent tout faire pour sécuriser les appros, le stockage et l’expédition des marchandises qui nous sont confiées. 

Vers une logistique plus durable 

Il est encore difficile de mesurer les conséquences qu’auront les catastrophes climatiques sur les chaînes logistiques. Fournisseurs, lignes courantes et entrepôts peuvent être touchés n’importe où, et n’importe quand par une inondation, une tornade ou un incendie… Ce sont des risques difficiles à modéliser (et qui deviendront aussi de plus en plus difficiles à assurer). 

Il est clair qu’il est de la responsabilité de chaque entreprise d’impacter le moins possible son environnement. Les actions à mettre en place dès aujourd’hui sont nombreuses, et conduisent pour certaines à une baisse des coûts de fonctionnement non négligeable. Nous avons traité ce sujet en détail dans notre article La logistique verte, l’avenir de la supply chain.

L’incertitude et les crises successives vont nous contraindre à encore plus de flexibilité et de résilience à l’avenir. Investir aujourd’hui pour avoir le plus de visibilité possible sur l’ensemble de sa supply chain est une décision à prendre rapidement.
En tant que spécialiste des systèmes de traçabilité, ACCELIIS a un rôle important à jouer auprès de ses clients et partenaires. Nous adaptons et développons nos systèmes pour qu’ils accompagnent nos clients vers l’avenir de la filière. Nous aurons l’occasion d’en reparler à la rentrée, mais de belles innovations se préparent dans notre bureau d’étude, certaines sont même déjà en cours de déploiement.

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